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SOMMIERS

 

Barrage

Boursettes

Chapes

Emprunt

Enchapage

Faux-registres

Faux-sommier

Flipot

Fraisage d'un trou

Grain d’orge

Gravure

Grille

Laye

Pièce gravée

Postage

Registre

Sommier

Sommier à registres

Sommier à ressorts

Soufflure

Soupape

Table

 

 

Barrage

Dans un sommier, cloison en bois, séparant deux gravures mitoyennes.

 

Boursettes

En venant de la touche du clavier, le fil de traction doit entrer dans la laye (voir ce mot) par son dessous, pour atteindre la soupape qui est à l'intérieur et provoquer ainsi son abaissement.

Un trou de passage dans le bois est donc nécessaire dans ce couvercle de laye, assez grand pour assurer un passage du fil sans frottement.

Mais on se souvient que l'intérieur de la laye contient du vent sous pression.

Immanquablement ce vent s'échapperait par le trou ainsi créé, si l'on n'entourait pas le fil de traction par une petite poche souple en peau, à l'intérieur de la laye, attachée au fil mobile et collée en même temps au couvercle fixe de la laye, par-dessus le trou de passage.

Le mouvement mécanique peut ainsi s'exécuter sans fuite de vent.

En Corse, le facteur colle souvent un écrou en cuir ou un noyau fruitier (cerise) pour couronner la boursette et parfaire ainsi l'étanchéité du système.

Il peut aussi utiliser un petite longueur d'osier, dont il vide la moelle intérieure et fait passer le fil de traction à l'intérieur. Il enfile ensuite la boursette en peau sur cet ensemble, tel un chapeau, et l'arrête en sa place par un autre bout d'osier en remplacement du noyau de cerise.

Il existe une autre manière de procéder :

On découpe un petit carré de tissu ou de peau (15 mm x 15 mm environ) que l'on recouvre d'un même carré de fer-blanc.

On pratique un trou très fin, presque du diamètre du fil de traction, au milieu de ces carrés. Les deux carrés exactement superposés sont cloués aux 4 coins sur le trou de passage,sur le couvercle en bois.

La perte de vent existe mais elle est très réduite et non gênante, ni en bruit, ni en quantité. Le tissu sert d'ailleurs à la réduire.

Aucun frottement n'est à craindre, car l'épaisseur du carré en fer-blanc est extrêmement minime.

 

Chapes

Pièces de bois placées au-dessus du sommier sur lesquelles s'appuient les tuyaux.

Elles sont percées de multiples trous, fraisés (voir ce mot), qui accueillent les extrémités des pieds des tuyaux.

Dans l'orgue corse ancien, elles sont fixées au sommier par des clous forgés (voir ce mot).

Dans l'orgue plus récent elles le sont par des vis à bois.

 

Emprunt

Passage anormal du vent d'une gravure à une autre contiguë, faisant parler le tuyau de cette seconde gravure alors que sa soupape n'est pas ouverte.

La cause d'un tel défaut provient du manque d'étanchéité entre ces deux gravures, le bois s'étant décollé ou ayant fendu à la suite d'un choc ou d'une tension hygrométrique.

 

Enchapage

Ce terme concerne les sommiers à registres coulissant et non les sommiers à ressorts.

On se souvient (voir le terme "sommier") qu'un trou de même diamètre, répété dans trois pièces, empilées l'une sur l'autre (la table fixe, le registre mobile, la chape fixe), conduit le vent lorsqu'il sort de la gravure et se dirige vers l'entrée du pied du tuyau.

Deux exigences sont alors à nourrir simultanément :

- le vent ne doit se perdre à aucun endroit lorsqu'il passe de l'une à l'autre de ces trois pièces. Il suffit pour cela de bien serrer ces trois niveaux ensemble.

- mais le registre central doit pouvoir coulisser librement et sans effort, afin d'afficher ou non son trou avec les autres.

Ces impératifs, on le pressent, sont contradictoires.

L'enchapage est la technique permettant de les satisfaire tous les deux.

Dans l'orgue ancien, le facteur procède ainsi :

- la table est rendue plane,

- l'ensemble registres et faux-registres qui prend place par dessus est rendu lui aussi plan,

- la chape s'appuie seulement sur les faux-registres, enjambant tel un pont le registre, qui coulisse alors sous elle.

Le facteur ajoute un ou plusieurs fins papiers sur les faux-registres pour surélever l'appui de la chape et permettre ainsi le coulissement du registre.

Il crée bien sûr une fuite, mais elle est très minime et négligeable.

Cette technique exige un savoir-faire de haut niveau, depuis le choix judicieux du bois utilisé pour la confection de la table, des registres et des chapes (moment de la coupe de l'arbre, conservation, choix de la partie du bois à extraire dans l'arbre), jusqu'au maniement de la grande varlope (grand rabot long servant à rendre plan des surfaces), en passant par l'affûtage des fers de rabot.

L'hygrométrie ambiante aura évidemment des conséquences sur cet enchapage.

En cas d'humidité excessive, le bois du registre gonflera et il sera plus dur à tirer.

En cas inverse, de sécheresse excessive, le bois du registre diminuera en épaisseur. Il sera plus facile à tirer mais la quantité exacte de vent devant arriver au tuyau sera modifiée par les fuites devenues plus importantes.

Les tuyaux étant réglés au départ avec une quantité constante de vent, ils en deviendront faux.

En général l'épaisseur des murs des églises anciennes constitue une inertie protectrice contre ces variations.

Le danger arrive lorsque l'on installe un chauffage moderne trop efficace dans la nef, ou lorsque l'orgue est placé contre une verrière accueillant avec trop de générosité les moindres variations de cette hygrométrie.

Il existe d'autres manières d'enchaper.

On peut placer de part et d'autre du registre une matière compressible avant d'empiler le tout. Les variations d'épaisseur du registre seront absorbées par cette matière sans générer un serrage ou une lâcheté excessive dans son mouvement.

Le facteur ancien utilisait pour ce faire, de la peau collée sur la table et sur la chape. Le monde moderne lui préfère du casimir (feutre tressé), ou de la mousse munie de carton.

Quelque soit la matière choisie comme intermédiaire absorbeur, son volume ou sa composition ne doivent pas constituer une hernie de détente pour le passage du vent. Ce dernier, en sortant de la gravure doit atteindre le pied du tuyau en gardant son énergie intacte.

 

Faux-registres

Réglettes, en bois, fixes, placées de part et d'autre des registres afin d'en assurer le guidage dans leurs déplacements.

 

Faux-sommier

Tamis assorti de multiples trous de diamètres différents, se tenant au-dessus du sommier, et destiné à maintenir les tuyaux en position verticale.

C'est lui que l'on voit en premier à l'intérieur d'un orgue, mais il n'est pas le véritable sommier et porte ainsi ce nom.

Dans l'orgue corse il est réalisé en bois ou en cuir ou en carton épais bouilli, tendu et fixé sur un cadre rectangulaire muni de quelques supports appuyant sur le sommier.

Les tuyaux sont ainsi maintenus de deux façons :

- soit au niveau de leurs corps, les bouches passant alors sous le faux-sommier. Les pieds des tuyaux sont alors de longueurs inégales afin de conserver aux hauts des corps un même niveau général facilitant l'accès pour leur accord, du moins pour les petits tuyaux.

Le trou de passage du tuyau dans le faux-sommier est rendu assez libre pour ne pas blesser sa bouche en l'extrayant ou le remettant dans sa place.

- soit au niveau de leurs pieds, les bouches restant alors au-dessus du faux-sommier. Les pieds des tuyaux sont alors de longueurs égales et l'ajustage du trou de maintien exige une grande précision pour éviter le ballottement au tuyau, nuisible à la permanence de son accord.

 

Flipot

En ébénisterie, toute fine lame de bois servant à obturer un vide.

Dans un sommier, désigne la lame de bois fermant l'arrière du dessous des gravures.

Dans l'orgue corse, ils sont encastrés à force, sans feuillure, puis collés.

 

Fraisage d'un trou

Cette action signifie créer un chanfrein sur les bords d'un trou, afin d'en faire disparaître les arêtes vives. Il est pratiqué dans une pièce de bois, qui doit recevoir l'appui d'un pied de tuyau.

Bien souvent les trous qui vont supporter les tuyaux sont fraisés avec un fer conique lisse, porté au feu jusqu'au rouge, et passé sur le trou en le tournant vitement sur lui-même.

On peut aussi fraiser un trou à l'aide d'une simple fraise mécanique qui coupe le bois grâce à son tranchant.

Le chanfrein devient noir.

Le but de cette action est de :

- centrer automatiquement le positionnement du tuyau sur son trou pour qu'il reçoive toujours la même quantité de vent,

- lisser le bois pour créer une surface d'appui rectiligne,

- durcir le bois par son brûlage

- neutraliser le tanin qui pourrait entrer en réaction chimique avec le métal du tuyau.

Grain d’orge

Rainures pratiquées sur le dessous des chapes et le dessus de la table d’un sommier, entourant chaque trou de ces-derniers.

On a vu, lors de l’enchapage (voir ce mot), que le vent sortant du trou de la table, passant par celui du registre mobile, puis celui de la chape, ne doit se perdre en aucune façon.

Si d’aventure il le faisait, ce vent égaré ne doit alimenter aucun autre trou voisin.

Les grains d’orge sont ces petits canaux préventifs, qui le conduiront se perdre ailleurs vers l’extérieur du sommier.

Ils sont exécutés avec un outil de sculpteur sur bois appelé du même nom, sorte de V coupant imitant la rainure des grains de cette céréale.

 

Gravure

Conduit dans le sommier, affecté à une note particulière, recevant du vent par l'ouverture d'une soupape, commandée par la touche correspondante du clavier, et le redistribuant par une série de trous aux différents tuyaux.

 

Grille

C'est l'âme principale et centrale du sommier.

Elle est formée de creux et de pleins.

Les creux sont les gravures, canaux dans lesquels les soupapes font entrer du vent en s'ouvrant.

Les pleins sont les barrages, cloisons étanches entre deux gravures.

Certaines cultures continentales verraient la grille faite d'un cadre ou châssis, rectangulaire, constitué de pièces indépendantes assemblées et collées, avec des barrages encastrés dans ce châssis.

Les grilles des sommiers corses anciens offrent un spectacle étonnant : celui d'une seule pièce en noyer, dans la masse de laquelle le facteur a creusé les canaux.

La table (voir ce mot) et la grille sont ainsi solidaires, d'une seule pièce.

Ces pièces d'un seul tenant atteignent parfois des dimensions suffisamment importantes en longueur et largeur pour provoquer une réelle et légitime admiration.

D'abord quant à l'existence de tels noyers, réservant des parties aussi grandes sans noeud ni aubier.

Ensuite quant à la mise en oeuvre de ces bois. On sait en effet que plus une pièce de bois est volumineuse, plus elle a de force pour se tordre, se vriller, se fendre, se cintrer.

Or une des exigences premières demandée à la grille et sa table est la planéité.

Aujourd'hui les noyers sont devenus rares, de même l'art de couper le bois au bon moment, comme le savoir de son bon séchage ou même de son bon emploi.

 

Laye

Partie du sommier abritant les soupapes.

Elle est fixée sous le sommier.

La laye reçoit le vent sous pression directement du soufflet ou du réservoir et le garde en attente, attendant qu'une soupape s'ouvre.

La laye est construite comme une boîte, avec un couvercle, des côtés, un fond.

Des tampons garnis de peau en permettent l'accès pour la visite des soupapes.

Ces tampons sont maintenus en place par des taquets ou loquets pivotants.

 

Pièce gravée

Naturellement chaque trou du sommier porte un tuyau.

Lorsque ce tuyau ne peut pas tenir sur son trou, soit parce qu'il est trop gros, soit parce qu'il a une fonction supplémentaire de décoration (tuyau de façade), on le déporte.

Mais on maintient son alimentation à distance en conduisant son vent depuis son trou théorique jusqu'à sa nouvelle place.

Pour ce faire on utilise ou bien un conduit en plomb ou étain (voir le mot postage), ou bien un canal creusé dans une pièce en bois et fermé par de la peau, qui en bout porte le tuyau.

C'est cette pièce que l'on appelle pièce gravée.

 

Postage

Conduit en plomb ou étain, servant à conduire le vent depuis le sommier pour alimenter un tuyau déplacé plus loin.

On dit alors que le tuyau est posté.

 

Registre

Dans un sommier, réglette en bois située entre la table et la chape.

Le registre porte des trous servant au passage du vent pour alimenter les tuyaux.

Il y a donc un empilement de trois trous identiques en diamètre :

- celui de la table qui reste fixe

- celui du registre qui est mobile

- celui de la chape qui reste fixe.

La mobilité du registre sert à aligner ou non ces trous pour permettre au vent de passer ou non.

 

Sommier

Le sommier est la pièce principale de l'orgue, la plus complexe aussi.

Il se situe en général à mi-hauteur à l'intérieur du buffet.

Sa mission est de recevoir le vent en vrac et de le redistribuer en détail (notes et jeux) suivant les choix de l'organiste.

Dans la plupart des orgues corses, il apparaît comme une grande pièce en bois, rectangulaire longue, occupant la presque totalité de la largeur du buffet, sur laquelle les tuyaux se tiennent.

On rencontre dans l'île deux façons de le construire :

- le sommier à registres coulissants, le plus courant,

- le sommier à ressorts.

 

Sommier à registres

Il est constitué d'un empilement savant de différentes autres pièces, dont les noms suivent ici de bas en haut, et auxquels on pourra se rapporter pour chacun dans le lexique :

- la laye

- la grille

- la table

- les registres et faux-registres

- les chapes

- le faux-sommier

 

Sommier à ressorts

Certaines parties sont identiques à celles rencontrées sur un sommier à registres : la grille constituée de vides et de pleins.

Les vides sont les gravures, canaux fermés par de grandes soupapes, dont l'ouverture est commandée par les touches du clavier faisant ainsi entrer le vent.

Les pleins sont toujours des barrages.

Mais c'est ici que naissent les différences.

Pour chaque tuyau de chaque jeu, le barrage est percé d'un trou sur son chant supérieur, alimenté par un conduit avec coude, gravé dans l'épaisseur du barrage, prenant son vent dans la gravure voisine.

L'ouverture de ce conduit est fermée par une très petite soupape, placée dans la gravure, articulée sur la joue du barrage, maintenue fermée par un petit ressort.

Les gravures sont fermées, au-dessus, par un flipot (lame de bois très fine) ajusté, muni de joints de peau en lanières fines collées tout autour pour garantir l'étanchéité.

Chacune de ces petites soupapes a sur son dos une petite tige dépassant du sommier à travers le flipot.

Une boursette en peau, ligaturée par du fil collé, entoure la tige pour éviter toute fuite et assurer cependant le mouvement de la soupape.

Toutes les tiges des soupapes d'un même jeu sont entraînées par une règle de bois, guidée sur la surface du sommier, munie de clous saillant sur son côté.

Cette tige de bois n'est autre que le registre actionné par le tirage des jeux.

 

Soufflure

Fuite de vent anormale entre le registre et la table ou entre le registre et la chape.

La cause en est due à un mauvais enchapage.

A ne pas confondre avec emprunt.

 

Soupape

Clapet en bois destiné à obturer le passage du vent, en attente dans la laye, pour le conduire dans une gravure.

Elles sont munies d'une peau afin de rendre plus étanche leur appui.

Chaque touche du clavier est reliée à une soupape.

Les soupapes sont biseautées sur les côtés afin d'en diminuer le poids (légèreté du toucher) et de dissuader le bois d'exercer quelqu'action néfaste sur la planéité (étanchéité de la fermeture).

Dans l'orgue corse traditionnel, pour assurer leur maintien, elles sont collées en queue. La peau garnissant leur siège d'appui dépasse à l'arrière et sert ainsi à ce collage.

Leur traction s'effectue par un crochet planté sur l'avant de son dos.

Elles sont guidées :

- soit par des guides en laiton ou en fer plantés de chaque côté,

- soit par un seul guide frontal, à bec, coulissant à travers un cavalier fiché sur la section antérieure de la soupape.

 

Table

Partie du sommier qui ferme le dessus de la grille.

Dans l'orgue ancien corse, grille et table sont prises dans la masse d'une même pièce de bois.

Voir le mot "sommier".

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